Une garde à cheval, une démonstration justement trop démonstrative à mon goût. J'étais en face d'une espèce de morceau de femme sec qui me regardait d'un air sévère et pincé. Je levai ostensiblement les yeux au ciel... Du moins au plafond. Je n'allais pas allumer une cigarette, on en ferait une affaire d'état en Allemagne. Je fouillai dans mon sac et en sortis un bouquin de Platon, dédicacé par Fitzwilliam.
Je caressais un instant la couverture, repensant à tout ce temps que nous avions passé ensemble. Un rapide soupire devant l'attitude que prit mon garde du corps personnalisé. Je l'ouvris à une page que j'avais marqué, relisant les notes écrites dans la marge.
Un cahot qui bouscula mon bâton de berger. Elle grommela.
- Navrée, ce n'est pas la première classe à laquelle vous n'êtes pas habituée.
Elle me foudroya du regard et j'eus un sourire en coin.
- Encore un petit quart d'heure.
Un quart d'heure plus tard, les brumes du château apparurent à l'horizon. Les chevaux de la famille Heidegger hennirent, comme pour nous prévenir que nous approchions du but. Je commençais à rassembler mes affaires. Le cocher ralentit l'allure des chevaux.
Enfin, l'espèce de diligence s'arrêta complètement en un grincement des brides. Le cocher déchargea mes affaires et les porta au château. Je descendis, laissant en arrière la garde du corps qui commençait à me donner des consignes de sécurité.
Personne ne viendrait me chercher, je le supposais. Je restais un instant devant les portes du château, immenses. Mais bon, ce n'était pas non plus la première fois que j'entrais dans une telle académie. J'avais été soumis à la considération du Choixpeau un peu plus tôt dans l'année, en présence de Dumbledore. Je n'avais donc pas à le repasser et j'avais été assignée à la maison de Gryffondor.
Je restais seule, debout au milieu du parc. A me demander comment faire. Par où commencer...